Editorial

Jean de Legge

Vice-Président Association Saint Benoît Labre

La Fédération des Acteurs de la Solidarité 1 en Bretagne réalise une enquête annuelle 2 afin de connaître les opinions, les attitudes et les pratiques des Bretons en matière de solidarité.

Les résultats de la dernière enquête viennent d’être publiés. Les Bretons, à l’instar des Français ont le moral en berne. Séquelles du Covid, guerre en Ukraine, tensions géostratégiques, crise de l’hôpital et du système de santé, crise de l’école, crise énergétique, inflation, perte de pouvoir d’achat, accroissement des inégalités, crise climatique... l’avenir est un mur. 

Dans ce contexte angoissant, 61% des interrogés sont inquiets de leur situation économique ; pour eux, la pauvreté, la précarité et l’exclusion sociale sont des menaces individuelles concrètes ce qui leur fait oublier les dimensions collectives et politiques de la solidarité. Dès lors, l’attribution des aides devient un débat central, nourri par la défiance et le soupçon. Ainsi, 63% des personnes interrogées estiment que les aides sociales ne sont pas attribuées de manière juste et équitable ; 65% pensent que le montant des impôts demandé aux contribuables est injuste ; 45% jugent en même temps que l’argent ne va pas aux bonnes personnes et qu’il n’est pas collecté auprès des bons contribuables ; 52% se pensent insuffisamment aidés par les pouvoirs publics et 82% jugent que les inégalités augmentent en France.

Il semble bien que les perceptions catastrophistes de l’état du pays, de son système social et des discriminations qu’il produit entretiennent le découragement et la défiance. Les media ont tendance à en rajouter. En privilégiant le spectacle des épreuves, des injustices et des discriminations, ils construisent une scène des malheurs dans laquelle le plus grand nombre se reconnaît. Les récits de vie deviennent des « savoirs émotionnels » qui ont force de vérité et rendent illégitime toute tentative de discours analytique, rationnel et référencé. Ne devient audible que l’annonce du pire.

Dans ce contexte, la dénonciation de la montée des injustices est fondée mais a ses effets pervers, tel ce raisonnement largement partagé « si les injustices demeurent et les inégalités augmentent c’est que le système est inefficace, qu’il ne profite pas aux bonnes personnes, que les dépenses sociales sont à fonds perdus ».

L’enquête témoigne du développement de l’entraide familiale et intergénérationnelle, du bénévolat dans les associations, des coups de main et petits services entre voisins, elle montre l’importance renouvelée des solidarités de proximité et du rôle qu’elles jouent dans la vie des territoires. Mais elle montre aussi une opinion anxieuse, soupçonneuse et méfiante. L’espace public saturé de discours d’incantation et de dénonciation ne lui offre qu’un miroir de ses inquiétudes et de ses ressentiments.

Le baromètre de la FAS joue son rôle d’alerte et convainc de la nécessite de rompre le lien qui s’établit entre catastrophisme, défiance généralisée et repli individualiste ou communautaire. S’il faut savoir dénoncer ce qui doit l’être et alerter sur l’inadmissible, il faut aussi défendre notre modèle social, nos institutions, leurs projets, leurs pratiques, leur utilité et leur efficacité.

Notre association est témoin chaque jour des injustices sociales et des souffrances qu’elles produisent mais les valeurs de notre projet associatif, les objectifs de notre projet stratégique, l’engagement des professionnels et des bénévoles, le chemin parcouru ces dernières années nous autorisent à dire que nous sommes une machine positive. Les positivités que nous portons donnent sens à notre travail, justifient nos exigences critiques, et nourrissent nos pratiques. L’étude nous rappelle que Cassandre à la longue est insupportable et que notre rôle est d’aider à soulever un peu les portes de l’avenir.

Jean de Legge

Vice-Président de l’Association Saint Benoît Labre
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Inauguration habitats légers du Rado

L’inauguration officielle du Rado a eu lieu le 24 mai dernier sur le site de Cesson. C’est par une journée ensoleillée que les habitants ont ouvert leurs portes aux personnalités présentes. Dominique Le Tallec, président de notre association et Dominique Djuricic, directrice, avaient en effet souhaité convier nos partenaires institutionnels à venir découvrir les habitats légers et à rencontrer les résidents et les professionnels qui les accompagnent.

Les représentants de l’État dans les personnes du Secrétaire Général de la Préfecture et du Commissaire à la pauvreté, les représentants de Rennes Métropole et de nombreux partenaires institutionnels et associatifs ont tenu à être présents. Ces personnalités ont été particulièrement intéressés par la démarche mise en œuvre avec Helicity.

Notre projet était de concevoir et de construire en coopération avec les futurs occupants des logements individuels et éco-responsables. L’objectif était aussi de proposer une formation dans le bâtiment à ceux qui le souhaitait. Grâce à l’entreprise Helicity, le Rado de Cesson-Sévigné dispose aujourd’hui de quatre modules légers et habitables. L’association a maintenant pour ambition de réaliser la même chose sur le site de Guine.

Nous remercions les habitants du Rado et les professionnels pour leur très bon accueil et la qualité des échanges avec les invités.

Une Assemblée générale tonique !

Notre association a tenu son assemblée générale annuelle le 1er juin dernier, à la Parcheminerie. Nous étions nombreux : administrateurs, adhérents, professionnels et partenaires. Nous avons présenté, en avant-première, l’exposition « Je vous écris de Benoît Labre... ». Michel Urvoy a expliqué sa démarche et les fortes impressions qu’il a ressenties au cours de ses entretiens avec les résidents. « Connaître les parcours » évite « une vision simpliste » et, dans les débats actuels sur l’immigration, il souligne le constat : « rien n’arrête un migrant de s’exiler quand il s’agit de vie ou de mort » …

Cette assemblée générale a été l’occasion de faire le point sur la mise en œuvre de notre nouveau projet stratégique : développer un hébergement de qualité ; enrichir le contenu de l’accompagnement et de notre offre d’insertion ; améliorer nos pratiques professionnelles et améliorer la qualité de vie au travail pour toujours mieux accompagner les résidents ; mieux prendre en compte les questions de santé.

Je voudrais m’attarder sur la nécessité de coopérer que nous avons mis en avant dans notre projet. Nous ne sommes pas seuls, heureusement. Nous travaillons notamment avec l’AIS 35, l’ASFAD, la SEA 35 ; nous nous retrouvons dans la Fédération des acteurs de la Solidarité (FAS) pour mener à bien des actions collectives. Je veux citer aussi les Amitiés Sociales qui hébergent une dizaine de personnes que nous accompagnons. (Ils étaient tous présents ce 1er juin !) 

Avec les associations qui gèrent de l’hébergement d’urgence et des dispositifs de réinsertion, nous partageons un dossier délicat : le Service d’Information, d’Accueil et d’Orientation (SIAO), qui oriente les personnes en difficulté dans nos dispositifs, fait l’objet d’une réforme engagée par l’État. Si nous comprenons l’intérêt de mettre autour de la table bailleurs et collectivités territoriales, nous pouvons craindre une formalisation trop lourde dans laquelle nos associations risquent de se trouver marginalisées et notre réactivité engluée.

Quand on parle de dysfonctionnement, il faut souligner que le « dysfonctionnement » essentiel est le manque de logements. Les dynamiques de réinsertion demandent du temps, de la durée. Vouloir « jouer la montre » en raccourcissant les durées de séjour est contre-productif : nous retrouvons régulièrement dans nos dispositifs d’urgence les personnes non stabilisées qui ont été remises à la rue trop tôt (ou déboutées du droit d’asile...).

C’est un sujet qui, malheureusement, est cruellement d’actualité en ce début d’été…

Dominique Le Tallec

Président de l’Association Saint Benoît Labre

Une journée en mer avec l’association Émeraude Voile solidaire

En avril dernier, les résidents des différents dispositifs de l’association ont pu profiter d’une sortie en catamaran, petits et grands étaient ravis de naviguer le temps d’une journée.

Émeraude Voile Solidaire est une association à but non lucratif fondée en 2011 par Yann et Lydwine Bucaille-Lanrezac. La vocation de l’association est d’organiser des sorties en mer pour des personnes fragilisées, atteintes de maladies, souffrant d’un handicap, ou en situation d’exclusion ou de pauvreté.

Le but est d’apporter un soutien moral à ces personnes, de la gaieté et de l’écoute. Le projet est également pédagogique, il permet de faire découvrir la mer et de sensibiliser à sa protection.

L’objectif des animateurs d’Émeraude Voile Solidaire est de partager leur passion pour la voile et la mer avec des personnes défavorisées. En embarquant à bord d’Ephata, chacun laisse ses soucis à terre !

Ma vie sans tabac ; l’humour au service de la lutte contre le tabagisme !

Eteignez vos cigarettes, nous allons commencer... !” Le silence se fait progressivement dans le réfectoire du centre d’hébergement et de réinsertion social de l’association, aménagé spécialement pour l’occasion. Cette troupe de deux comédiens vient de Brest et aborde avec humour le sujet du tabagisme. A travers une série de scénettes en semi-improvisation, ces artistes parviennent à déconstruire les illusions liées à la cigarette tout en faisant rire aux éclats. 

Ma vie sans tabac ne se contente pas de divertir, mais offre également une critique acerbe des stratégies marketing et de communication utilisées par l'industrie du tabac. La troupe met en lumière les manipulations et les mensonges auxquels nous sommes exposés, tout en nous invitant à réfléchir à notre rapport à la cigarette. Le spectacle est un prétexte pour aborder l’ensemble des problèmes liés à la consommation de cigarettes. En outre, Romain, un ancien fumeur, a accepté de témoigner. Son récit a montré la difficulté de la démarche, mais également les bénéfices et le bien-être que l'on peut retrouver en disant adieu à la cigarette.

Cette troupe de comédiens talentueux utilise l'humour comme arme pour déconstruire les illusions du tabac et ouvrir la voie vers une vie sans dépendance. “C’est le meilleur moyen de faire face aux réalités parfois amères de la vie”.

L’association Saint Benoît Labre remercie vivement la troupe Ma vie sans tabac pour leur aimable initiative.

Départ en retraite

Jean Pierre nous quitte ! Après 25 ans de bons et loyaux services, notre chef cuistot prend sa retraite. Nous lui souhaitons tout le bonheur du monde pour la suite. Bienvenue à Guillaume qui lui succède.

Jean-Pierre ( situé en 4ème sur la photo) et l’équipe cuisine : Yvonne, Eric, Andréa et Théo.

Barbecue à l’ADN Chéreau

L’arrivée de la saison estivale est l’occasion de ressortir les barbecues et de permettre des moments de convivialité pour les personnes accueillies.

Exposition itinérante_Je vous écris de Benoît Labre

L’exposition Je vous écris de Benoît Labre... a été présentée à l’Hôtel Pasteur le 15, 16 et 17 juin dernier. Nous remercions de CA des Ateliers du Thabor, notamment Régis de Valence, et tous les artistes, pour leur accueil et  la vente des œuvres au profit de l’association Saint Benoît Labre. 

Regardez la vidéo de l’exposition Je vous écris de Benoît Labre… sur Youtube :

https://youtu.be/Hs04HjfCcKs

Interview d’Alain Rennesson (bénévole) :

Quel est votre rôle de bénévole à l’association Saint Benoît Labre ?

Avec mon ami Paul Sevellec, nous animons l’atelier de réparation de vélo au CADA (centre d’accueil des demandeurs d’asile) de Betton : nous remettons en état des vélos qui sont récupérés pour les mettre à la disposition des résidents et nous apprenons aux résidents à réparer leurs vélos. Pour eux, c’est un outil de mobilité et d’indépendance pour les grands enfants, les hommes et les femmes, et, pour les petits, un jouet de défoulement. C’est aussi une occasion de rencontrer des Français, de parler avec nous, souvent en anglais s’ils ont connaissance de cette langue, et probablement, pour quelques instants, de mettre entre parenthèses leurs soucis et leurs angoisses de réfugiés attendant une décision sur leur droit d’asile. Nous ne connaissons pas leur situation et n’entrons pas dans leur vie, nos échanges portent sur leurs usages de déplacements. Gaétan nous renseigne quelquefois sur leur pays de provenance.

Quelles sont les contraintes de temps pour vous ?

Nous ouvrons l’atelier le jeudi de 9h30 à 11h30, quelquefois midi, deux fois par mois en moyenne, moins en hiver et plus aux beaux jours ; si l’un des deux ne peut pas venir, l’atelier peut ouvrir quand même ; c’est l’avantage d’être deux animateurs. La contrainte est plus légère à deux, et pourquoi pas trois dans l’avenir ? J’aide aussi quelques rares fois avec ma remorque pour aller chercher des vélos chez quelqu’un qui les donne au CADA.

Comment avez-vous connu l’association Saint Benoît Labre, et qu’est-ce que ça vous apporte ?

J’ai su qu’on cherchait un animateur pour un atelier vélo par le Service d’Échanges Locaux (SEL), association de Betton dont je fais partie. Gaëtan qui travaille au CADA, nous a fait découvrir son projet d’atelier vélo et les besoins associés. J’ai tout de suite apprécié l’éthique et l’ouverture internationale de l’association en lisant les documents de présentation, le contrat formalisé proposé aux bénévoles et le professionnalisme de Gaëtan qui a eu l’idée de cette activité « vélo » et a rassemblé les outils nécessaires. Maintenant, je viens au CADA avec plaisir pour apprendre aux résidents à entretenir leurs vélos, et en remettre certains en état pour pouvoir les prêter. Aussi pour rencontrer mon collègue Paul, que je connaissais déjà par ailleurs, dans un groupe de chants de marins. J’aime beaucoup les rencontres avec tous les bénévoles du CADA (enseignants de français langue étrangère, d’informatique, animant des jeux, aidant les enfants pour leurs devoirs) ; ces jours-là, les résidents du CADA offrent les repas qu’ils ont préparés et il y a de vrais échanges entre tous les participants : migrants, bénévoles et travailleurs sociaux. D’excellents moments de convivialité humaine.

Quelles difficultés rencontrez-vous ?

Certains migrants demandent une explication de notre statut de « bénévoles » car dans les pays très pauvres d’où ils viennent, il y a beaucoup d’entraide entre parents, enfants et cousins, etc., mais la notion de travail bénévole pour des étrangers au groupe n’existe pas et il faut leur expliquer notre fonction : ni salarié, ni fonctionnaire. Notre mission est de les aider, pas d’être à leur service. Pour certains, ils ont probablement quitté des postes à responsabilités dans leurs pays d’origine et ont eu, dans le passé, des personnels. On leur explique aussi la qualité du travail : nous essayons de réparer de façon pérenne, sérieuse, en leur donnant un vélo qui freine, qui n’est pas dangereux, dont les vitesses ne fassent pas dérailler la chaîne, en évitant le bricolage hâtif et qui ne dure pas. Il n’y a jamais de soucis cependant, ‘le courant passe vraiment très bien et la chaleur humaine remplace les discours difficiles à traduire.

Propos recueillis par Jean-Hugues Chauchat, administrateur de l’Association Saint Benoît Labre.

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